Avec sa carrure gaillarde, on imagine mal Ludovic Hubler être de ceux chanceux lorsqu’ils demandent s’il y a une petite place pour eux. Pourtant, durant cinq ans, ce passionné de foot et de géographie a traversé plus de frontières et s’est assis dans plus de voitures que bon nombre d’entre nous ne le feront durant leur vie.
En une moitié de décennie, d’Alsace au Tibet, du Sahara à l’Antarctique, Ludovic Hubler a tracé sa route le pouce en l’air. Pas de bus, pas de taxi, pas de train ni d’avion. Juste un peu de culot, de chance et de patience, pour au final en 2009, dans Le Monde en stop, dresser le récit de cinq années de voyage, de 170 000 kilomètres parcourus, de 59 pays traversés et de plus de 1 300 conducteurs rencontrés. Un voyage initiatique que Ludovic s’amuse à définir comme son « doctorat de la route ».
Si mon école de commerce m’a appris beaucoup de choses, elle ne m’a rien appris des misères et des richesses du monde.
C’est d’abord adolescent que Ludovic commence à faire du stop sous l’impulsion de son père qui l’encourage à la débrouillardise, quand sa mère, plus protectrice, aurait préféré faire le taxi. Au début timide, le jeune homme prend vite plaisir à se déplacer ainsi à mesure qu’il découvre les vertus de ce mode de transport. Avec le pouce levé, il fera le tour d’Alsace, de France, puis d’Europe, avant d’envisager de partir un an ou deux autour du globe, pour finalement passer cinq ans sur les routes du monde entier.
En ayant fait ce tour du monde en stop, ma zone de confort est devenue bien plus grande et j’ai beaucoup moins peur de l’inconnu.
Cinq ans de découvertes qui auront permis à Ludovic, désormais âgé de 39 ans, installé avec sa femme et sa fille dans le sud de la France, de développer de solides convictions nées de son expérience concrète : sa foi en la bienveillance des autres et l’essentielle importance de l’éducation, mais aussi le danger du repli sur soi.
La plus grande satisfaction de mon tour du monde a été de voir avec mes propres yeux que la grande majorité de la population mondiale sont des gens honnêtes et sympas. Et ça au journal de 20h, on ne va pas te le dire.
Moi ce qui m’inquiète, c’est de voir actuellement un certain repli sur soi, quand on voit l’élection de Trump, quand on voit le Brexit.
Après avoir été à la rencontre des autres et de lui-même, Ludovic, qui a tenu de nombreuses conférences dans les pays qu’il a visités et principalement dans des écoles, a décidé de faire le relais entre des voyageurs et des publics ayant soif de partage et de découverte mutuels. Ainsi, avec son site Travel with a Mission lancé en 2013, Ludovic propose de mettre gratuitement en relation des personnes qui ont une expérience, un savoir, une compétence à partager avec, par exemple, des écoles, des hôpitaux, des centres communautaires dans le monde entier. Initiative réjouissante parmi d’autres, la plateforme a permis à deux pompiers, partis sillonnés les routes du monde à vélo, d’aller enseigner les premiers secours dans des écoles présentes sur leur itinéraire. Une plateforme qui permet donc de donner une dimension supplémentaire au voyage, car comme le dit Ludovic :
J’ai pour philosophie de me dire que quand j’aurai 90 ans, je veux être en mesure de me retourner sur ma vie, de me dire que j’ai été au bout de mes idées, au bout de mes rêves, et que j’ai laissé le monde un peu meilleur que quand je suis arrivé.
Merci à Ludovic Hubler, notre première étoile, et au Social Bar pour leur accueil chaleureux.
[…] qui explique qu’un seul portrait ait été pour l’instant publié sur le site, celui de Ludovic Hubler. Cette mise au point nous semblait nécessaire pour ne pas laisser planer l’impression que […]
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