Le Japon est un pays dans lequel il fait bon vivre : le taux de criminalité est proche de zéro, la population est bienveillante à l’égard des touristes étrangers, au pire indifférente, ce qui est rare. Depuis que nous sommes arrivés, il a été très aisé de faire du stop, un peu moins d’être hébergés via Couchsurfing (l’invitation chez soi n’est pas vraiment répandue dans les mœurs japonaises). Mais l’on peut heureusement compter sur le meilleur lieu de rencontre au monde, le bistrot, qui nous aura permis à Kobe d’être spontanément invités à dormir chez un couple de notre âge, alors qu’il pleuvait à verse (Merci à Kengo et au personnel du resto !). Quand des trombes d’eau ne tombent pas du ciel, on peut aussi toujours trouver un coin tranquille et planter la tente comme nous l’avons fait à Kyoto et Naruto. Bref, c’est l’aventure, avec tout ce que ça implique de grisant et de pesant. Mais c’est aussi une première difficulté pour mener à bien notre projet.

Camping improvisé à Kyoto… à deux pas de chez Nintendo (chut !).
En effet, difficile de se dégager du temps à la recherche de nos étoiles, quand on doit à la fois trouver comment se déplacer, se loger, se nourrir, tout ça avec un budget de 19 euros par jour, pour deux, tout en passant du temps avec nos hôtes. Attention, il n’est pas question de se plaindre ici : notre voyage, avec ses hauts et ses bas nous comble de moments précieux, mais après un mois au Japon « à la roots », nous réalisons que notre manière de voyager est en soi une aventure à laquelle se superpose celle exigeante des 108 étoiles.
Heureusement, le Japon est le pays du service et du confort. On peut profiter des agréables bains public, les sento, pour moins de 4 euros, et les conbini qu’on trouve partout constituent des oasis dans lesquelles on trouve Wi-Fi, nourriture bon marché, toilettes et eau chaude en libre-service pour les ramen instantanés ou le thé. Mais ce confort a un revers. Le Japon est un pays dans lequel la surconsommation est omniprésente et dans lequel la conscience écologique ou de décroissance ne semble pas encore avoir fait son chemin. Du coup, il est difficile ne serait-ce que de trouver des profils qui rentrent dans notre ligne éditoriale. S’il y a bien quelques villages écologiques dont il serait intéressant pour nous de dresser le portrait de ses habitants, ceux-ci proposent des découvertes de leur manière de vivre alternative moyennant rémunération. Ainsi, pour visiter un village de ce type, il nous faudrait dépenser plusieurs centaines d’euros pour participer à des stages certainement très instructifs mais hors de portée de notre tout petit budget…
Voici donc ce qui explique qu’un seul portrait ait été pour l’instant publié sur le site, celui de Ludovic Hubler. Cette mise au point nous semblait nécessaire pour ne pas laisser planer l’impression que nous nous serions désengagés de notre projet initial. On y croit à fond, mais les choses sont plus compliquées que nous l’imaginions, et on continue avec optimisme à rechercher des personnes susceptibles de nous et de vous inspirer. Merci de nous suivre aussi bien ici que sur les réseaux sociaux !

Petit déj’ sur le toit de notre hôte Matthew, à Suita, près d’Osaka.